Biographie

La Vie, ma vie

Laura Lumeau Ma mission

Le vivant : mon Essence

Plusieurs vies dans une vie.

C’est en France que j’ai grandi. Enfant pleine de joie et d’envies, souvent dehors, à bricoler ou avec Barbie. Rien à signaler de bien intéressant. J’adorais mes amis et monter des spectacles.

 A 17 ans j’ai vécu une belle expérience. J’ai eu la chance de pouvoir observer l’intérieur de mon ventre lors de mon opération pour une péritonite.  C’était incroyablement beau cette vie à l’intérieur de moi. J’observais tranquillement depuis l’extérieur les chirurgiens à l’œuvre. Gentiment je m’éloigne un peu pour explorer les alentours de cet environnement inconnu. Je me dirige vers le fil de la lampe d’opération. Oui c’est n’importe quoi, mais l’environnement n’avait pas de frontière et la perception était totalement inhabituelle. Je suis en confiance car je perçois ces hommes parler voitures d’occasion, les mains plongées dans mon corps. Ils dégagent de l’assurance, je suis donc en sécurité.  Tout allait bien jusqu’à ce que j’entende : « Merde on la perd ! ». Je ressens alors leur peur, leur affolement. J’avais beau leur dire « c’est bon, je suis là »… aucune réponse… personne ne m’entendait.

Puis c’est le trou noir.

Je ne me souviens de RIEN.

A mon réveil, j’en parle à ma mère, puis aux chirurgiens, mais non… j’ai juste rêvé… C’est clair, croire qu’on rentre dans un fil électrique lumineux … Heureusement que j’ai gardé cette anecdote pour moi.

Donc j’ai oublié cet évènement comme on tente d’oublier un cauchemar.

J’ai perdu ensuite 35 kilos en quelques semaines. J’étais devenu un zombi. Je me sentais marcher à côté de mes pompes, j’étais hors de moi. Pas en colère non, hors de mon corps…

La vie continue

Bon gré mal gré, j’entame des études de biologie, contre avis puisqu’on me destinait à un bac général. J’aurais adoré faire médecine mais je n’avais pas le niveau requis.

Je vois ma fascination à essayer de comprendre comment une cellule faite de matière comme une table ou du beurre, peut être autonome… Comment est-ce possible de faire vivre de la matière ? La recherche du sens, de la vie, de la molécule à l’unité de matière vivante…

3 ans de fac de bio plus tard, pas de réponses à mes questions. J’aime masser, alors je me dirige naturellement vers des études de Kiné. Mais je rate les concours, je n’y ai pas ma place. Alors comme je ne « devais pas » rester étudiante toute ma vie, on trouve pour moi des études d’esthétique. OK mais alors à Nantes. Manque de bol on ne masse pas beaucoup en BTS esthétique (en tout cas à mon époque). Cependant le maquillage et le dessin, j’aime beaucoup. Je découvre l’enluminure du moyen-âge pour mon dossier artistique à présenter pour l’examen. Heureusement car c’est grâce à ça que j’obtiens mon diplôme en 1998.

 

L’enseignement

Par un concours de circonstances incroyables, j’entre dans l’éducation nationale pour enseigner. C’est la rentrée, j’ai mon Brevet depuis 2 mois.

Je vais y passer 14 ans. Je transmets des savoir-faire et des connaissances… de biologie surtout. J’apprends sur le tas à faire des cours, à monter des projets divers et variés. J’adore ce que je fais, prendre le temps de faire un cours en québécois ou de « jouer » avec les pinceaux de maquillage. Prendre le temps d’expliquer, avoir la chance d’être bien entourée par mes collègues. Les années se suivent et les programmes évoluent… pas vraiment dans le « bon » sens selon moi puisque le temps passé à transmettre se réduit de plus en plus.

 

Un déclencheur

Le jour même de mes 30 ans, où je passais mon concours pour entrer dans l’éducation nationale officiellement, ma mère perd la voix. Le premier symptôme a surgi. Nous sommes en 2003.

Ma mère est atteinte d’un cancer inopérable. Je lui demande rapidement si elle souhaite se « battre » pour vivre ou pas, en lui assurant que quoi qu’elle décide, je serais là.

Je profite des instants qui me sont offerts avec elle. Nous prenons le temps d’aller à Rocamadour comme elle le souhaitait. J’essaye d’être là pour elle au maximum de mes possibilités. J’habite à 500 kms, je suis en pleine rupture, divorce, déménagement, reconstruction…

Le plus formateur fut sans doute l’expérience d’accompagner sa fin de vie et de l’entendre me parler de ses visions. Dire au revoir c’est aussi voir l’or dans une situation qui semble triste. Et c’est l’amour qui devient l’issue de cette transformation alchimique.

Voici un texte que j’ai écrit pour exprimer mon ressenti 16 ans après son départ. 

L’amour c’est quoi

21 octobre 2022

Je me réveille à l’heure où tu es partie il y a 16 ans.

Je n’en ai pas conscience à ce moment-là, mais je ressens une énergie incroyable, belle puissante et douce à la fois.

Je me sens en Amour.

Cette vibration je ne l’ai jamais sentie aussi forte qu’après ta transition. Inconsciemment j’ai dû me connectée à elle ce matin.

Et pour cela MERCI.

Tu m’as tellement appris et tu m’apprends encore tellement.

Certains diront que tu es morte. Moi je dis juste que tu as changé d’état.

C’est juste une met-à-mort-faux-ose.

Je ressens tellement ton cœur avec moi, en moi, autour de moi. Je me sens juste connectée à ton énergie, ici, maintenant.

C’est beau, doux et si riche cet amour qui quoiqu’il advienne ne disparait jamais.

C’est comme ça qu’on est censé grandir nous les humains ?

Grandir vers cet Amour qui n’a pas de conditions, qui n’a pas d’exigences d’être comme ci ou comme ça.

Un Amour qui ne se montre pas.

Un Amour qui n’a ni sexe, ni lien du sang, ni apparat social, ni couleur ou formes définies par nos croyances illusoires d’être qui nous sommes.

Je me sens tellement ignorante de cet amour parfois, incarnée, avec ces voiles de mes croyances qui me cache sa lumière. Mais tu me permets de le goûter.

Et pour cela MERCI.

Cette vérité de l’Amour qui ne se « fait » pas, puisqu’il est là.

Cette vérité de l’Amour qui ne se divise pas, mais qui se multiplie.

Alors oui, parfois je tombe en plein dans l’illusion, et parfois je me souviens…

L’Amour se vit.

C’est là.

C’est tout le temps là.

C’est accessible.

Cela transcende le temps, la matière, l’émotion, la pensée.

C’est.

Je t’aime Maman.

Laura

 

La reconnexion

La vie me fait saisir une opportunité ; j’entame un congé de formation de 10 mois en Ayurvéda en 2010. J’y apprend enfin les massages ! Mais surtout je découvre une dimension jusqu’alors inconnue de mon esprit et pourtant au fond de moi elle me semble si évidente : l’énergie.

Durant cette année de formation en 2010 je découvre que je suis déjà morte une fois à l’âge de 17 ans, que l’expérience que j’ai vécue n’était pas un simple rêve, comme les médecins de l’époque me l’on fait croire. Je découvre la méditation, la puissance des pensées, l’impact de l’alimentation, de la respiration sur ma vitalité.

J’apprends la gratitude…

Je me reconnecte enfin à mon corps, et je ressens l’alignement.

La quête

Depuis je n’ai eu de cesse de chercher des réponses, de me remplir de connaissances, de droite et de gauche, pour trouver ce qui me semblait logique et naturel. J’explore la conscience de la compréhension. Je valide ce qui me parle et qui fonctionne pour moi libre de tout dogme.

 

 Apprendre c’est expérimenter

Avec l’Amour je quitte la France, l’enseignement et je deviens maman. Même si en apparence c’est une grossesse très compliquée, j’ai une grande confiance en la vie. De péripéties en péripéties, j’expérimente cette période entre fou-rire et spiritualité.

La naissance… aie. Je me souviens d’être partie, et d’avoir horriblement froid en plein mois d’aout. Je suis dans un tunnel avec d’un côté le brouillard et de l’autre ma fille toute neuve qui criait. Elle était pourtant quelques étages au-dessus. Je ne sais pas quoi choisir… j’aurais bien envie de traverser le brouillard… J’ai choisi ma fille.

La frustration est vite arrivée. Je me sentais submergée par le temps. Maman, femme au foyer, épouse, mon père malade, la vie, les factures… Je me sens débordée… Je ne dors pas, je me sens à bout de force, épuisée. Je ne me sens plus capable de rien… sauf m’évader dans le dessin… Je me sens une horrible maman, une piètre épouse et surtout je me sens coupable de ne pas y arriver. 

L’art arrive dans ma vie.

Je réalisais parfois des tableaux pour le plaisir, mais là je commençais à en avoir besoin. Je suis aspirée par l’espace de la feuille blanche, le calme, la paix que demande la création. J’aspire à me reconnecter à MOI. Je rêve de dessiner tout le temps. Si seulement…

Je découvre le travail de papier, le quilling. Très vite je me plonge dans cette nouvelle passion en 2015 après le décès de mon père. C’est comme s’il m’aidait à valider ce rêve en moi, en m’apportant les moyens de le réaliser.

La bande de papier remplace vite mon trait de crayon et je reprends mon énergie à illustrer le vivant. Flore, animaux, dans un premier temps, puis j’ose les portraits.

En parfaite autodidacte, j’apprends beaucoup de mes erreurs et je mets au point un procédé pour réparer plus facilement les ratés. Je m’organise pour gagner du temps, car la réalisation d’un tableau prend parfois plusieurs mois.

 

L’inspiration

L’inspiration me vient principalement de La Vie. Je cherche toujours à comprendre le but de l’existence, la mort, la Vie… Certaines créations sont tellement fluides, guidées par l’inspiration que j’explore ces sensations avec enchantement. Mériel l’Ange des Eaux a été un tournant pour moi.

J’ai commencé à m’ouvrir au monde quand je me suis retrouvée seule avec ma fille. Par de merveilleux hasard, j’ai rencontré des personnes inspirantes. J’avais de plus en plus d’idées de dessins.

Tellement d’idées et une technique trop « lente » pour l’assouvir. Alors j’ai commencé à utiliser l’aquarelle. D’abord pour illustrer des notions de ma compréhension du vivant, puis pour exprimer l’importance de revenir au centre de Soi. C’est ainsi que sont nées les aquarelles spirituelles, qui proposent des enseignements, des citations, des réflexions…

J’ai pris un immense plaisir à dessiner mes pensées et ma compréhension, autant que de l’écrire. En effet mes aquarelles s’accompagnent souvent d’un texte qui donne encore plus d’énergie au dessin et permet au spectateur de naviguer dans mes pensées. J’aspire à partager mes prises de conscience de la Vie. Je n’ai rien perdu de ma technique papier, mon savoir-faire est toujours là, mais je me suis autorisé cette pause, pour explorer d’autres pistes de création et proposer autre chose.

Je me suis donné le droit de réunir ces 2 parts de moi aujourd’hui, dans le but de laisser ma créativité s’exprimer pleinement. Libre de tous les jugements des « pro-papier » ou des « pro-aquarelle ». Je me sens les deux. Et j’ajoute même le plaisir de jouer avec les mots, de transmettre mes idées à travers des textes qui parlent de ce qui me tient à cœur. 

Laura Lumeau Ma mission

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